TEMOIGNAGES IMPLANT

Carole - Juin 2001 - Marseille

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J'ai 33 ans et je suis myope depuis l'age de 10 ans. De 10 à 17 ans j'ai subit des horribles lunettes qui m'ont fait beaucoup souffrir autant physiquement que moralement, j'étais énormément complexée. A 17 ans, j'ai enfin pu porter des lentilles souples, cela a été une seconde naissance pour moi c'était merveilleux et j'ai pu enfin vivre comme toute les autres jeunes filles de mon age. J'ai donc porté des lentilles souples pendant presque 17 ans ! Je les supportais très bien et elles faisaient parties de moi. Mettre mes lentilles était la première chose que je faisais le matin en me levant et les enlever était la dernière avant de me coucher. Jusqu'au 7 juin de cette année, c'est à dire il y a 3 semaines à peine, jour de mon opération au Lasik de mon premier œil.

Cela faisait longtemps que j'entendais parler d'opération au Laser, puis au Lasik pour les plus fortes myopies, j'avais lu pas mal d'articles sur le sujet et j'y songeais de plus en plus mais ce qui me retenais le plus c'est que je suis extrêmement nerveuse, sensible, douillette et émotive et la seule pensée de me faire opérer sans anesthésie générale me glaçait le sang ! et puis, il y a le prix l'opération qui est très coûteuse et non remboursée ! (6 500 Francs par œil).

Puis finalement, en février dernier, j'ai attrapé une vilaine conjonctivite qui m'a empêchée de mettre mes lentilles pendant plus d'une semaine, semaine que j'ai passée sans sortir de chez moi, avec mes lunettes sur le nez dont. le contact et la vision (différente et réduite par rapport aux lentilles) m'étaient insupportable !! Je ne me voyais pas du tout revenir un jour à porter des lunettes en permanence, et puis j'avais toujours tellement peur qu'un jour ma cornée s'abîme ou que mes yeux rejettent mes lentilles comme cela arrive parfois après plusieurs années de port.

C'est pourquoi je me suis décidée, mon rejet pour les lunettes a été plus fort que ma frousse de l'opération et j'ai pris rendez-vous à la clinique Monticelli à Marseille avec le professeur B. pour une première visite décisive qui définirait si oui ou non l'opération était possible pour moi.

Je me suis tout d'abord renseignée sur la clinique et la réputation du professeur B, qui est apparue excellente ! C'est apparemment l'un des meilleurs de notre région.

C'était en avril et j'étais morte de trouille à l'idée que l'on puisse m'annoncer que l'opération n'était pas possible ou mes yeux étaient trop abîmés par le port prolongé des lentilles.

Mais après un examen complet des yeux sous anesthésie locale (Tension, fond d'œil…etc.) et après un entretien sur mes motivations avec le chirurgien, le rendez vous fut pris pour le jeudi 7 juin pour l'opération de l'œil droit c'est à dire l'œil le plus myope (- 7,50), et le jeudi 14 juin pour l'œil gauche (- 5,75).

Je fit part au professeur de ma peur de l'opération et lui demandais si l'opération se déroulait sous calmant pour les plus nerveux, il me répondit que c'était prévu et il le nota dans mon dossier. Il me fit part également de tous les risques liés à l'opération mais qu'en général tout se passait très bien pour 9 personnes sur 10 et que la vision revenait en général entre 8 et 10/10, il ajouta qu'il pouvait y avoir une retouche possible si la vue n'avait pas assez progressée. Bien sûr il pouvait toujours y avoir un problème comme dans toute opération et que les plus gros risques sont les risques d'infections.

Il me faudra également enlever mes lentilles 8 jours avant l'opération pour éviter tout risque d'infection et donc devoir supporter une fois de plus mes lunettes pendant une semaine complète.

Jour J : Le 7 juin je pars donc pour la clinique bien décidée, confiante mais morte de trouille à l'idée de subir l'opération sous anesthésie locale. J'ai rendez-vous à 13 H 30 et j'attends donc mon tour dans la salle d'attente avec une dizaine d'autres personnes dans le même cas que moi, tous chaussés de lunettes de myopes comme les miennes. Une personne étant appelée toutes les 10 minutes environ.

J'ai le cœur qui bat très très fort et je me sens toute molle, je me demande ce qui arriverait si je tombais évanouie pendant l'opération, et me dis que je ne suis certainement pas la seule à avoir la trouille et que tous doivent ressentir la même chose.

Enfin, on m'appelle (14 H 30), Je me mets à trembler comme une feuille sans pouvoir m'arrêter ! Un jeune homme vient me chercher m'emmène dans une petite salle ou il me donne des vêtements stériles (chaussons, pantalon, veste, et bonnet) et me laisse environ 4 minutes pour me déshabiller et les effiler, puis il revient me chercher et me fait allonger sur une civière dans un couloir. On me couvre, me désinfecte l'œil et on me met des gouttes. Puis, on me donne un sucre imbibé d'une solution calmante (j'espère que cela sera suffisant !) Petit à petit, je sens mon œil qui s'engourdit, on m'en remet une seconde fois, puis on me fait me lever et entrer dans une toute petite salle ou trône une énorme machine que je distingue à travers mon brouillard. 4 ou 5 personnes se tiennent debout derrière, dont le chirurgien. Une infirmière me fait asseoir sur la civière munit d'un cale tête. Le chirurgien m'explique alors tout le déroulement de l'opération dans ses moindres détails, il m'explique qu'il me faudra toujours fixer le point rouge, me rassure sur les différents bruits des appareils et surtout m'ordonne de ne pas bouger ! (pas facile quand on tremble comme une feuille !).

Puis tout s'enchaîne très vite, on m'allonge, me cale la tête, je vois la machine glisser et venir se caler juste au-dessus de mon visage (l'infirmière me tient la main). Le chirurgien place l'écarte œil, je ressens une très forte pression sur le globe oculaire, c'est une sensation désagréable mais sans douleur. Puis, l'opération commence, Je m'efforce fortement de fixer le point rouge, toute mon attention est centrée sur le point rouge, le plus gênant sont les deux projecteurs de chaque côté qui m'éblouissent (je sers très fort la main de l'infirmière, heureusement qu'elle est là !) Puis, découpe de la cornée, je ne sens strictement rien mais j'entends le bruit de l'appareil (bruit d'un rasoir électrique), c'est très rapide, le bruit s'arrête… déjà ? Maintenant je vois les doigts du chirurgien qui viennent me soulever le capot (le point rouge disparaît un moment puis réapparaît sous forme de tache) puis, j'entends le laser qui se met en route (Tac, Tac, Tac, Tac) suivi d'une forte odeur de cochon brûlé, et en même temps une voix féminine derrière moi qui annonce Phase 1, Tac tac tac…., Phase 1 terminée, puis phase 2, tac tac tac… jusqu'à la 4e et dernière phase. On me remet le capot, on me place une coquille transparente avec des scotchs, et terminé ! On me dit d'aller me rhabiller et de rentrer chez moi avec interdiction d'enlever la coquille jusqu'à la visite du lendemain matin. Le tout n'a pas durée plus de 5 minutes !

Je me lève en ayant l'impression d'y voir déjà mieux à travers la coquille mais je me dis que c'est certainement une idée. Pourtant en me rhabillant je me rends compte qu'effectivement y'a un mieux, je distingue les inscriptions et les panneaux sur les portes ! 14 H 45, je sors de la clinique, il ne s'est passé qu'un quart d'heure entre le moment ou l'on m'a appelée et celui de ma sortie. Sur la route je me rends compte que je vois déjà légèrement mieux qu'avant, je distingue les voitures alors qu'avant c'était le flou complet !

En arrivant chez moi, environ 1 heure et demi après l'opération, mon œil commence à se réveiller et à me faire mal, j'ai l'impression d'avoir des aiguilles dans l'œil et je ne supporte plus la lumière. Je prends un cachet et me couche dans le noir complet.

2 heures après, je me réveille sans aucune douleur ! j'allume la télé et là, surprise, j'arrive à distinguer les personnages, je peux même suivre le programme. Bien sûr c'est encore assez flou et je ne vois pas les détails, mais c'est déjà beaucoup mieux !

Le lendemain matin, mon premier réflexe et de regarder le réveil et là surprise ! Les chiffres m'apparaissent bien net ! Je me lève pour regarder dehors et je vois tout ! Il reste encore un léger flou au loin et dans les feuillages, mais j'y vois pratiquement net !! C'est réellement fabuleux ! Surtout que la veille j'avais encore - 7,50 à cet œil ! Je ne ressens strictement aucune douleur et mon œil est parfaitement normal comme si on ne l'avait jamais touché !

Je me rends donc à la consultation où l'on m'annonce que mon œil est déjà à 8/10 et qu'il va certainement encore s'améliorer ! Je chirurgien m'examine l'œil et me dit que tout est correct ! Défense de me baigner afin de ne pas recevoir de l'eau dans l'œil, défense de me frotter l'œil et surtout les protéger avec des lunettes de soleil.

Je rentre chez moi et passe chez mon opticien afin d'enlever un verre sur mes lunettes. Mais la vue avec des lunettes est trop différente d'une vue normale et il m'est impossible de les supporter avec un seul verre ! Je resterai donc toute la semaine avec un œil net et un autre très myope. Mais ce n'est pas très gênant finalement, car l'œil opéré prend le dessus sur l'œil myope et cela me permet de passer une semaine presque normalement, bien sur, je n'ai pas repris encore la voiture car avec un œil trouble cela ne serait pas très prudent.

Le mercredi 13 juin au soir, nouvelle visite pour mon œil opéré, afin de déterminer si on peut opérer l'autre. Tout est normal et on me trouve toujours 8, pourtant j'ai l'impression d'y voir beaucoup mieux que jeudi dernier. On me répond que c'est normal car l'œil s'affine de jour en jour.

Jour J : Jeudi après midi, 2éme Œil, même heure. Je ne tremble plus et mon cœur bat beaucoup moins fort. Lorsque mon tour arrive, je réalise que cette fois je n'avance pas dans le brouillard, mais en rentrant dans la salle d'opération, je vois tout. Là, je commence sérieusement à angoisser de nouveau. Je connais maintenant toutes les phases et je les appréhende un peu (Pourtant, je sais que je ne sentirais rien). Je serre très fort la main de l'infirmière, les projecteurs me gênent 2 fois plus que la dernière fois et même si mon œil droit est recouvert par un tissu, je le ferme très fort car je vois sur le côté du tissu ce que l'on me fait à l'autre œil. Ça me picote un peu j'ai l'impression que l'œil n'est pas assez endormi, pourtant on m'a mit des gouttes 3 fois de suite. Enfin, en dernière phase, au moment de retirer l'écarte œil, j'ai l'impression qu'il rippe un peu, j'entends le chirurgien dire quelque chose à ce propos mais je n'ai pas compris quoi. Je lui demande s'il y a eu un problème, il me répond que non, c'est juste l'épithélium et que tout c'est très bien passé, il me conseille aussi de prendre un cachet en arrivant chez moi car l'œil risque de me gratter beaucoup plus que l'autre. Je lui demande : l'épi.. quoi ?, Il me répond vaguement avec des termes médicaux en me disant que tout s'est très bien passé et que tout est normal et de ne pas m'inquiéter ! Mais justement, ça m'inquiète car mon œil me picote (alors que pour l'autre je n'avais strictement rien senti) et puis, je n'ai pas cette impression d'y voir déjà mieux. La pauvre infirmière à la main littéralement broyée ! Elle m'en fait la remarque en secouant la main mais ça ne doit certainement pas être la première fois, ni la dernière d'ailleurs !

Je rentre chez moi, mais la douleur s'est déjà réveillée dans la voiture depuis un petit moment déjà. Comme pour la première fois, je me couche et essaie de dormir un peu mais le soir venu, il y a toujours très peu d'amélioration. Bien sûr c'est moins trouble qu'avant mais je ne distingue pas encore la télé comme la semaine dernière et la douleur est toujours là, moins forte mais l'œil me gratte fortement (le chirurgien m'avait prévenu !)

Le lendemain matin, je me réveille avec l'œil complètement collé ! J'ai beaucoup de mal à le décoller sans me frotter l'œil.

Je pars pour ma visite mais ma vue ne s'est pas beaucoup améliorée depuis la veille, heureusement que mon œil droit est bien net ! Et heureusement aussi que cela n'a pas été le contraire car j'aurais été bien embêtée avec un œil trouble myope et un œil trouble opéré !

On me vérifie la vision mais je n'ose même pas demandé de combien elle est car j'ai peur du résultat, je pense qu'elle ne doit pas dépasser les 3 ou 4.

Le chirurgien me rassure en me disant qu'en principe la vue revient dans les 3 jours après l'opération et cela peut être plus ou moins long suivant les personnes. Chaque œil est différent est réagit différemment. Il m'explique aussi que l'évolution de mon œil droit a été exceptionnellement plus rapide que la normale. Et puis l'écarte œil ayant ripé sur l'épithélium (là, j'apprends qu'il s'agit de la première membrane qui recouvre la cornée), mon œil est légèrement éraflé, donc la vue mettra peut être quelques jours de plus pour revenir correctement. Puis il me donne rendez-vous pour une visite de contrôle dans 2 mois.

Je pars un peu plus rassurée. Je n'ai plus qu'a patienter. De toutes façons mon œil droit est de plus en plus net et prend le dessus sur l'autre. Et puis, je me dis qu'une retouche est toujours possible.

Dans les jours qui suivent, j'ai l'impression chaque matin d'avoir une légère amélioration. Le plus gênant c'est dans les endroits mal éclairés, sous les néons, ou le soir pour regarder la télé, j'ai l'impression que mon œil gauche est encore plus trouble.

Puis le lundi matin, je décide d'aller faire vérifier ma vue chez mon opticien. Il me trouve 6 à l'œil gauche et 9 à l'œil droit. Il me rassure en me disant que le fait d'avoir eu l'épithélium éraflé, c'est comme si j'avais pris une branche dans l'œil, et qu'il faut maintenant qu'il guérisse.

Les jours qui suivent, je me rends compte que ma vision s'améliore encore et le vendredi matin je retourne le voir. Ma vision s'est nettement améliorée, mon œil gauche est monté à 8 et le droit est à 10/10. Je suis vraiment contente !

Aujourd'hui jeudi 21 juin, 15 jours après l'opération de mon deuxième œil j'y voit parfaitement bien. J'ai 9/10 à l'œil gauche et 10/10 à l'œil droit !

C'est magnifique de se réveiller le matin en voyant tout net autour de soi !